Présentation
Distribution
L’Altre Stelle
Création mondiale au Grand Théâtre de Luxembourg, le 7 décembre 2008
Création française à l’Opéra de Dijon, le 18 février 2009
Spectacle conçu à partir des musiques de
ÉTIENNE MEHUL (1763-1817)
Andante de la Symphonie n° 2 en ré majeur
HECTOR BERLIOZ (1803-1869)
La Mort d’Ophélie (première partie)
CHRISTOPH WILLIBALD GLUCK (1714-1787)
Sicilienne - Armide
JEAN-PHILIPPE RAMEAU (1683-1764)
Phèdre : « C ruelle mère des amours » - Hippolyte et Aricie
CHRISTOPH WILLIBALD GLUCK (1714-1787)
Armide : « Enfin, il est en ma puissance » - Armide, acte II
Extrait du Ballet des ombres heureuses - Orphée et Eurydice
Armide : « Renaud, Ciel me fuit » - Armide, acte V
Armide : « Le perfide Renaud me fuit » - Armide, acte V
Armide : « Quand le Barbare était en ma puissance » - Armide, acte V
LUIGI CHERUBINI (1760-1842)
Ouverture de l’acte III - Médée
Médée : « Du trouble affreux qui me dévore » - Médée, acte III
CHRISTOPH WILLIBALD GLUCK (1714-1787)
Air des furies - Orphée et Eurydice
HECTOR BERLIOZ (1803-1869)
Didon : « En mer, voyez, six vaisseaux » - Les Troyens, acte V
Didon : « J e vais mourir » - Les Troyens, acte V
Didon : « Adieu, fière cité » - Les Troyens, acte V
La Mort d’Ophélie (deuxième partie)
LES SIÈCLES
DIRECTION MUSICALE François-Xavier Roth
MISE EN SCÈNE Juliette Deschamps
DÉCORS Nelson Wilmotte
RESPONSABLE DES ATELIERS DE CONSTRUCTION DES DÉCORS Claude Stephan
LUMIÈRES Joël Hourbeigt
COSTUMES Macha Makeïeff
MAQUILLAGE, coiffure Andrea Santini
SOPRANO Anna Caterina Antonacci
Note d’intention
Juliette Deschamps
« … l’amor che move il sole e l’altre stelle. »
(La Divine Comédie, Paradis, Chant XXXIII)
Notre rencontre avec Anna Caterina Antonacci, un premier spectacle ensemble en 2006, Era la notte, et le désir de poursuivre l’aventure, loin du récital, différente du concert : donner en spectacle les airs et musiques aimés.
Autres étoiles : cette fois ce sont Phèdre, Armide, Médée, Didon et Ophélie qui sont mises en scène. Premières héroïnes romantiques, au coeur du répertoire d’Anna Caterina. Fascinantes, fondamentales, nobles et tragiques, elles préfiguraient Norma, et inspirèrent Wagner puis Freud ; nouvelle ère dans l’écriture d’épopées sentimentales, on quitte ici le discours politique de l’opéra du dix-septième siècle, le discours social de celui du dix-huitième, pour inventer celui, brutal, du sentiment.
Elle sera cette anti-héroïne égarée malgré sa force, trahie malgré ses stratagèmes et ses enchantements, et qui en vient à détester l’amour, une guerrière qui perd la bataille, une magicienne de l’obscur, une sorcière sentimentale et jalouse, une mère ambivalente, et qui erre, hantée par les forces les plus sombres, les plus furieuses, les plus destructrices. L’amour qui la rend faible devient son ennemi, il sera combattu, avec emphase, avec révolte.
Elle a les mains sales. Elle rêve de meurtre.
Et très vite, elle se repent, d’être devenue cette femme monstrueuse, pécheresse, assassine par amour. Inutiles prières, l’enfer apparaît : il n’est plus une contrée, ni même l’autre, mais bien soi.
Alors surgit l’animal : c’est cette femme scindée, prédatrice imprévisible y compris pour elle-même, qui dans un même souffle aime et hait, désire et tue.
1800 : pour la première fois, l’animal est conscient de sa maladie et du désastre qu’il provoque : il est romantique. L’horreur devient lyrique, et une nouvelle figure apparaît, historique, celle de la diva.