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Dardanus RAMEAU Opéra

Du 18 au 20 novembre 2009

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Présentation

Affiche Dardanus

Distribution

Dardanus
Tragédie lyrique en 5 actes
Créée à l’Académie Royale de Musique de Paris, le 19 novembre 1739

LIVRET Charles Antoine Le Clerc de la Bruère
MUSIQUE Jean-Philippe Rameau 

ORCHESTRE ET CHŒUR DU CONCERT D’ASTRÉE

DIRECTION MUSICALE Emmanuelle Haïm
MISE EN SCÈNE Claude Buchvald
CHORÉGRAPHIE Daniel Larrieu
DÉCORS Alexandre de Dardel
COSTUMES Corine Petitpierre
LUMIÈRES Joël Hourbeigt
CRÉATION MAQUILLAGE ET COIFFURE Catherine Saint Sever
ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE Sophie Petit
CHEF ASSISTANT, CHEF DE CHŒUR Iñaki Encina Oyón
CHEFS DE CHANT Benoît Hartoin et Elisabeth Geiger

DARDANUS Anders J. Dahlin
IPHISE Ingrid Perruche
ANTÉNOR Trevor Scheunemann
TEUCER François Lis
ISMÉNOR Andrew Foster-Williams
VÉNUS, UNE BERGÈRE Sonya Yoncheva
AMOUR, PREMIER SONGE, UN PLAISIR Marie-Bénédicte Souquet
1ère PHRYGIENNE Dorothée Leclair
2e PHRYGIENNE Julia Wischniewski
3e PHRYGIENNE Isabelle Rozier
UN PHRYGIEN Jean-Gabriel Saint-Martin
SONGE 2 Nicholas Mulroy 
SONGE 3 Nicholas Warden

DANSEURS Jérôme Andrieu, Jonas Chereau, Agnès Coutard, Olivier Deronzier, Adrien Dantou, Christine Jouve, Anne Laurent, Judith Perron

COPRODUCTION Opéra de Lille, Théâtre de Caen, Opéra de Dijon

Prologue L’Île de Cythère

La déesse Vénus invite les Plaisirs à divertir sa cour en son palais de Cythère. Ces réjouissances sont bien vite interrompues par la Jalousie et ses serviteurs, les Troubles et les Soupçons. La déesse fait enchaîner les trouble-fêtes mais constate alors à son grand dam qu’en leur absence, Amour et Plaisirs s’assoupissent. Il faut pourtant assurer le règne de l’Amour et Vénus n’a d’autre choix que de réveiller la Jalousie et sa cohorte. Rapidement révoltée par leurs excès, elle les chasse et convoque à sa Cour les Mortels, qui viennent lui rendre hommage : les divertissements se déploient autour du trône ! C’est alors qu’Amour offre en un spectacle éclatant l’histoire de Dardanus, fils de Jupiter et amant d’Iphise, et envoie son serviteur Puck sur les pas des amoureux…

Acte I Le Palais

Iphise aime Dardanus, fils de Jupiter et ennemi juré de son père, le roi Teucer. Face à la menace que Dardanus fait peser sur son royaume, Teucer s’allie au Prince Anténor et lui promet la main de sa fille. Les nouveaux alliés en appellent aux dieux guerriers, Mars et Bellone, pour obtenir la victoire. Iphise, démunie devant la volonté de son père, part demander de l’aide au magicien Isménor.

Acte II Une Solitude

Dardanus de son côté vient faire part à Isménor de son amour pour Iphise, sachant qu’il la précède à peine. Naturellement enclin à protéger le fils de Jupiter, le magicien lui confie sa baguette ; elle lui permettra de prendre les traits d’Isménor et de découvrir ainsi les sentiments de sa bien-aimée. Amant comblé par la confidence d’Iphise, Dardanus jette la baguette et reprend aussitôt son apparence. Iphise, stupéfaite et troublée, s’enfuit. Dardanus sera bientôt vaincu par Anténor et emprisonné par Teucer, en attendant une mort certaine…

Acte III Le Palais

Le peuple s’apprête à célébrer la victoire de Teucer. Iphise, éplorée par le sort de son amant, ne peut cacher ses sentiments à Anténor. Cependant la victoire s’annonce de courte durée : Neptune, furieux de la capture de Dardanus, envoie aux Phrygiens un monstre redoutable qui ravage le pays. Teucer, furieux, ne cède en rien aux menaces. Anténor, cherchant à emporter le cœur d’lphise, part affronter le monstre.

Acte IV Le Rivage

Vénus libère Dardanus de ses chaînes. Les Songes le déposent sur le rivage où séjourne le monstre. En rêve, ils lui révèlent sa victoire prochaine et l’accomplissement de son désir. À son réveil, il s’élance contre le monstre et sauve Anténor d’une mort certaine. En un geste de reconnaissance, le Prince lui tend son épée en gage de fidélité. Dardanus exige alors qu’il laisse Iphise libre de son choix.

Acte V Le Palais

Les Phrygiens fêtent le retour d’Anténor qu’ils croient victorieux. L’apparition de Dardanus interrompt les réjouissances. La vérité éclate quand Dardanus restitue à son rival l’épée qui signe sa défaite. Vaincu, Anténor se retire. Vénus surgit de la mer avec Amour et sa cohorte de Plaisirs ; alors Teucer en un instant cède aux vœux de la Déesse. Iphise et Dardanus sont réunis sur le trône même de l’Amour.

Claude Buchvald, metteur en scène 

Ici l’Amour règne en monarque absolu… Tantôt par la douceur, tantôt par la violence, il s’empare des corps et des esprits sans crier gare… Vénus s’alerte au moindre de ses soupirs. Grâces et Plaisirs le servent et la Jalousie est là pour attiser les sens… Et tant pis pour celui qu’il dédaigne… Serait-il le plus abominable des monstres ? Ou l’universel bienfaiteur ? C’est par les songes et leur cohorte d’apparitions, qu’il secourt l’amoureux désespéré : il rassure, berce, renforce le désir et la détermination d’anéantir tout obstacle. Il met le temps en suspens. Il joue à inventer des épreuves, insuffle la force de les affronter et accorde à l’élu la faveur de les franchir. Les dieux le vénèrent et le secondent, les mortels s’y abandonnent, le magicien le sert… Fin stratège, il se plaît à réunir les amants que tout sépare, et sait transformer la discorde en paix la plus sereine. Iphise aime Dardanus, fils de Jupiter, ennemi juré de son père Teucer, roi de Phrygie, qui la destine à son allié, le prince Anténor. Les amants séparés vont se rencontrer grâce à un stratagème du magicien Isménor : consulté d’abord par Dardanus, il prête à celui-ci ses traits et son apparence physique, et le met en présence d’Iphise qui croit à son tour consulter le magicien. Dardanus se démasque, et les deux amants se découvrent l’un à l’autre leur amour. Par la suite Dardanus vaincu est retenu captif par Teucer ; on prépare les noces d’Anténor et d’Iphise, soudain interrompues par l’annonce de l’arrivée dans le pays d’un monstre redoutable. Anténor court l’affronter, mais c’est Dardanus, délivré de ses fers par Vénus, qui défera le monstre, sauvant au passage son rival d’une mort certaine… Et se présentant à la cour en vainqueur, c’est à lui qu’il reviendra d’épouser Iphise, tandis qu’Anténor disparaît à jamais avec sa douleur (sans que personne ne s’en soucie…). Rien de vraisemblable dans cet opéra, mais une suite d’allégories où l’imaginaire sert l’amour dans tous ses états, et nous transporte en des territoires que la passion exalte ou dévaste, selon…

Nous avons choisi la version de 1739, la première, précisément parce que ces aspects s’y trouvent portés à l’incandescence. L’Allégorie s’y affirme dégagée de toute préoccupation réaliste, visant au pur symbole. La musique de Rameau, sublime, exaspère les sens, nous trouble et nous émeut. Féeries, pastorale, tragédie cohabitent. La danse tisse le lien entre les dieux et les mortels, et procède aux métamorphoses. Ainsi les danseurs, transformistes virtuoses, s’immiscent dans les affaires des uns et des autres, et l’un d’eux, que nous avons emprunté à Shakespeare (et nommé Puck), pousse ses incursions jusque dans la tête des spectateurs. Les cinq actes ouvrent chacun un monde en soi : en quelques instants, nous allons du Palais de l’Amour à Cythère en Phrygie, où grondent la guerre et la mort… C’est dans une grotte que nous pénétrons chez le magicien Isménor : une solitude… Et c’est sur un rivage dévasté par le dragon vengeur que Vénus transporte notre héros endormi… C’est dans son sommeil que tout apparaît : un envoûtement de l’esprit et des sens, une splendeur distillée dans le moindre souffle de la voix. Puis le théâtre où tout s’est déroulé devient en son entier le Palais de l’Amour, mais ouvert sur le monde des mortels… Transfusion et transfiguration ont opéré. Teucer, roi guerrier par excellence, s’abandonne soudain aux charmes de Vénus et cède sa fille à celui qui un instant auparavant était son pire ennemi ! Aucune unité de temps et de lieu, mais un espace mental où tout devient possible. Avec Alexandre de Dardel, le décor a été conçu comme une boite modulable, transformable à vue, se cloisonnant et se décloisonnant à volonté dans toutes ses dimensions : une coupole béante sur le ciel d’où descendent foudre et déesse… Une trappe sur le sol d’où surgissent les Ministres d’Isménor et leurs forces obscures… L’eau, l’air, le feu participant aux bouleversements scéniques… Une scénographie, donc, procédant au déploiement des forces contradictoires qui s’entrechoquent dans le récit, souvent au sein d’un même acte. Dans le même sens, avec Corinne Petitpierre, nous avons voulu des costumes relevant d’une fantaisie onirique, où se devine çà et là des traces de l’époque baroque revisitant elle-même les formes antiques, mais en nous libérant de toute contrainte historique. Dans cet univers fantasmagorique, ce ne sont pas seulement les dieux qui tirent les ficelles, mais nous-mêmes comme par un effet de magie qui agissons sur l’histoire, simplement en nous y abandonnant. Si nous sommes, à notre façon, fidèles à l’esprit du baroque, c’est en substituant à la surcharge décorative l’ensorcellement de l’espace par les voix, le mouvement des corps, la lumière. Le conte nous atteint au coeur parce que le chant s’est immiscé en nous de façon très réelle et nous a transportés où sans lui il est difficile d’aller : à la source de l’amour.

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